SES [Chapitre Introductif ²]

Publié le par es-poirs

Introduction : Croissance, développement et changement social.

 

Notre époque considère la croissance comme naturelle alors qu’elle n’est apparue que récemment dans l’historie. On la considère comme acquise alors qu’elle est fragile. On l’assimile souvent au développement alors que ces deux mots ont un sens différent.

 

  1. La croissance est un phénomène nouveau.

Pendant des millénaires, les améliorations dans les conditions matérielles d’existence ont été quasiment nulles. Ainsi, l’espérance de vie à la naissance est-elle à peine plus élevée en France à la fin du XVIIIème siècle qu’au VIème siècle : environ 28 ans contre 25.
Avec la Révolution industrielle, les hommes vont pouvoir mieux vivre.

 

  1. La croissance est un phénomène de longue durée.

Le « trend » séculaire de la croissance au XIXème siècle est de l’ordre de 2% par an en France.

 

  1. La croissance est un phénomène heurté.

Les crises sont récurrentes. De ce point de vue la croissance n’est pas régulière. Nicolaï Kondratiev (1892 – 1938) a identifié depuis le début du XIXème siècle des cycles d’une cinquantaine d’années marquées par une phase de croissance (dite phase A) et une phase de crise (dite phase B) à peu près égales. Clément Juglar (1819 – 1905), pour sa part, a montré qu’il existait des cycles d’une dizaine d’années, divisés en deux périodes d’environ cinq ans, dont l’une est une phase de croissance et l’autre un temps de récession. Joseph Kitchin, en allant plus dans le détail, a fait ressortir l’existence de cycles d’environ quarante mois, dits cycle des affaires.

 

  1. La croissance est géographiquement diversifiée.

Afin de rendre compte de cette pauvreté, le Rapport mondiale sur le développement humain 1997 a lancé le concept de l’Indicateur de pauvreté humaine (IPH). Ce dernier prend en compte trois variables : la longévité (le risque de décéder à un âge précoce), le savoir (le taux d’analphabétisme), les conditions de vie (le déficit de moyens économiques, l’accès aux services de santé, à l’eau potable, etc.).

 

  1. Le développement est une notion proche mais distincte de celle de croissance.

Le développement inclut la croissance car celle-ci, augmentant les richesses produites, fournit les conditions matérielles qui permettent d’éradiquer la misère, physiologique notamment (faim, souffrance, etc.), ce qui libère l’individu des contraintes de la survie. La croissance est donc pour le moins favorable au développement.
Le développement dépasse la croissance car il touche aux structures mentales des populations (religion, valeurs, etc.), aux structures sociales (classes sociales, mobilité sociale, etc.), c'est-à-dire l’organisation sociale, autant de variables qui ne sont pas quantitatives. Il intègre aussi la notion de bien-être, de genre de vie.

 

  1. Une tentative pour quantifier le développement : l’IDH.

L’Indicateur de Développement Humain depuis 1990 est publié par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement). Il s’agit d’un indicateur composite variant de 0 à 1, qui comprend l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’instruction (taux d’alphabétisation et durée des études) et le PIB par habitant.
Les chiffres montrent qu’il n’y a pas nécessairement corrélation entre le niveau de richesses matérielles et le niveau de développement.

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